« Ma première idée du mouvement
de la danse vient du rythme
des vagues. »
Isadora Duncan
AGUA VIVA
L’expérience de l’espace urbain et rural est genré : les femmes ne s’approprient pas ces lieux, elles ne s’y attardent pas, préférant le mouvement pour échapper au danger. “Ce qui rend les femmes invisibles dans l’espace public, c’est leur mobilité, leur fuyance», analyse la géographe Édith Maruéjouls.
Devenir eau. L’eau, miroir de nos émotions, est un reflet de l’environnement qui nous entoure. Elle peut être douce, calme, troublée, nourricière, magique, vive. Cette série photo explore le lien indissociable entre le mouvement du corps féminin et le flux de l’eau. La danse crée un lien profond avec la nature, imitant le mouvement fluide et changeant de l’eau. L’eau dans tous ses aspects dans le paysage, pluie, lac, rivière, mer est un élément en mouvement. Bien qu’altérée par l’environnement extérieur, elle peut surprendre par sa force et son énergie vitale, étant libre de déborder de s’épanouir. En dansant, nous forgeons une connexion intime avec le monde vivant, explorant les voies de l’harmonie et de l’équilibre. Le mouvement du corps incarne la fluidité de l’eau, son mouvement incessant et changeant : le ruissellement des rivières, les cascades tumultueuses et les courants paisibles des océans. Tout comme l’eau s’adapte à son environnement, se fraye un chemin à travers les obstacles, la danse explore la souplesse et l’adaptabilité du corps féminin. Chaque mouvement fluide évoque une onde qui se propage, se transforme, évoquant l’essence même de l’eau.
Ces tirages d’art en piezographie charbon brodés au fil blanc de laine d’alpaga, mettent en lumière la matérialité de l’eau et du corps en mouvement. À travers cette série, je propose une vision, une projection mentale où le corps féminin s’étend dans l’espace, et sort du cadre imposé.