CUIDATE MUJER
Pour Spinoza, le corps et l’esprit sont une seule et même chose, mais exprimée de deux manières. Il voit une correspondance entre le corps et l’âme. Spinoza va proposer d’étudier la nature du corps à partir du corps lui-même. Je propose d’étudier la symbolique du corps féminin en mouvement à travers la danse. Le mouvement du corps est cette force vitale qui guide la femme vers son émancipation.
Cette série de tirages cyanotypes commence par la réminiscence d’un écrit de mon père, le poète Rafael Larrea Insuasti, “Cuídate, Mujer”. Ce poème met en garde la femme de celui qui veut la garder sous cloche, et qui ne la mène pas dans la quête de liberté et justice. Des extraits de ce poème accompagnent le corps en mouvement de la danseuse, et amplifie le geste. Le mouvement est cette force de l’âme combattante, battante.
Nourrir les imaginaires. À travers la photographie je questionne les représentations de la femme et nos relations au vivant. Je travaille sur le “female gaze” et l’espace visible que la femme occupe dans le monde contemporain. La série prend forme avec des photographies studio de la danseuse Aurélie Képès, auxquelles je superpose une image de branches d’arbres enneigés. La peau de la femme est ainsi tatouée. C’est la symbiose entre la femme, l’arbre et la nature.
! Cuídate mujer, del que te mima !
(fragmento)! Cuídate, mujer, del que te mima !
! Cuídate de aquel que te suspira
y no te conduce por el camino del combate
al mismo tiempo !! Cuídate dele que dice amarte
y no te enseña a amar la justicia !! Cuídate de los que te cuidan, mujer,
porque te quieren presa,
dormida entre las rejas de tu propio engaño !...
Rafael Larrea Insuasti
(Quito, 1942-1995)
Prends garde, femme, de celui qui te gâte !
(extrait)Prends garde, femme, de celui qui te gâte !
Prends garde de celui qui te soupire
et ne te conduit pas sur le chemin du combat
en même temps !Prends garde de celui qui dit de t’aimer
et ne t’enseigne pas à aimer la justice !Prends garde de ceux qui prennent soin de toi, femme,
parce qu’ils te veulent emprisonée,
endormie derrière les barreaux de ta propre tromperie !...
Rafael Larrea Insuasti
(Quito, 1942-1995)